Ma Campagne à Angoulême : un quartier en pleine mutation

Ma Campagne à Angoulême : un quartier en pleine mutation #

Histoire et évolution du quartier Ma Campagne #

Érigée au cours des années 1970 dans le cadre de la Zone à Urbaniser en Priorité (ZUP), Ma Campagne était initialement un vaste plateau au sud du centre d’Angoulême, à proximité du bois de Saint-Martin. Cette localisation – qui culmine à 109 mètres – conférait au site une identité semi-rurale, aujourd’hui encore perceptible.

La création de la ZUP s’intègre dans le grand mouvement d’expansion urbaine qu’a connu Angoulême après la Seconde Guerre mondiale ; tout comme les quartiers de Basseau et de la Grande-Garenne, Ma Campagne s’est progressivement structurée pour répondre à la demande croissante de logements et d’équipements[1]. L’arrivée de familles issues de divers horizons a suscité une mixité sociale inédite dans le secteur. Les opérations de rénovation urbaine, menées à partir des années 2000, ont permis de repenser l’organisation spatiale : suppression des barres d’immeubles, création d’espaces verts, diversification de l’habitat[3].

  • 1973 : Premières installations de familles, lancement de la construction des premiers bâtiments;
  • 2005-2012 : Première grande Opération de Renouvellement Urbain modernisant les infrastructures et l’habitat collectif[2];
  • 2020 : Lancement de nouveaux projets de logements et de réaménagements paysagers, visant une intégration harmonieuse dans l’environnement naturel.

Portrait démographique et réalités sociales #

Avec ses plus de 6 000 habitants pour le secteur Ma Campagne–Jean Moulin, le quartier présente une mosaïque démographique marquée par la jeunesse et la diversité culturelle. Cette population dynamique s’appuie sur une proportion notable de familles, de jeunes actifs et d’étudiants, mais doit aussi composer avec des réalités économiques complexes.

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Le taux de chômage y dépasse les 10,7 % – un chiffre au-dessus de la moyenne nationale – tandis que le revenu moyen demeure sensiblement inférieur à celui constaté sur l’ensemble du territoire français. Cette situation influe sur l’offre de services sociaux et la vie associative, sollicitée pour répondre à des défis majeurs : accès à l’emploi, soutien aux familles monoparentales, accompagnement des jeunes en insertion ou réorientation professionnelle[5].

  • Présence de communautés issues d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne et d’Europe centrale;
  • Émergence de projets autour du vivre-ensemble : ateliers interculturels, initiatives solidaires portées par la MJC Louis-Aragon ;
  • Un tissu associatif dense pour l’entraide alimentaire et l’inclusion socio-éducative.

Dynamisme urbain : équipements et cadre de vie #

Ma Campagne bénéficie d’un équipement urbain particulièrement étoffé. Les familles profitent de plusieurs groupes scolaires, de la crèche au collège, ce qui renforce l’attractivité du secteur pour les jeunes ménages. Le quartier s’est doté de nombreuses infrastructures sportives et culturelles telles que la Maison des Jeunes et de la Culture Louis-Aragon, plébiscitée pour son offre variée d’activités.

L’accessibilité aux commerces de proximité constitue un autre atout fort : le centre commercial Ma Campagne, le marché de plein air du samedi matin et une palette de services de santé dynamisent la vie locale[4]. Les espaces verts structurants – à l’image du bois de Saint-Martin et du mail de Ma Campagne – offrent aux résidents des lieux de promenade, de détente et de rassemblement, contribuant à une atmosphère de village au sein de la ville[3].

  • Plus de 40 hectares d’espaces naturels, entretenus en partenariat avec les associations locales ;
  • Création de pistes cyclables et itinéraires piétons pour favoriser la mobilité douce ;
  • Organisation annuelle d’événements festifs et sportifs fédérant les générations.

Défis et enjeux socio-économiques #

Classé en quartier prioritaire par la Politique de la Ville, Ma Campagne rencontre des difficultés qui sollicitent une intervention publique renforcée. Près de 55 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 40 % des jeunes âgés de 16 à 25 ans ne sont ni scolarisés ni en emploi, exposant le territoire à une précarité structurelle[4][5]. Nous sommes confrontés à la nécessité d’agir de manière coordonnée pour réduire ces inégalités persistantes.

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L’accompagnement des publics fragiles demeure une priorité, tout comme le renforcement de la cohésion sociale et la prévention de l’isolement. Le succès de la médiation de rue, les dispositifs d’insertion par l’emploi, et l’implication des centres sociaux témoignent d’un engagement réel, même si le chemin à parcourir reste important.

  • Actions éducatives ciblant la remobilisation scolaire et la lutte contre le décrochage ;
  • Déploiement de programmes d’insertion professionnelle et de stages par la Mission Locale ;
  • Mobilisation des bailleurs pour la rénovation du parc social et la lutte contre la précarité énergétique.

Vers une transformation durable : projets et perspectives #

Animée par la volonté de faire évoluer le quartier, la ville d’Angoulême mise sur la continuité du renouvellement urbain et la requalification de l’habitat social. Les dernières opérations intègrent la création d’espaces partagés, la valorisation des cheminements piétons et l’ajout de nouveaux logements intermédiaires, favorisant un brassage social renouvelé.

Ce dynamisme se nourrit de la concertation avec les habitants : ateliers participatifs, réunions publiques et votes citoyens guident les choix d’aménagement. La présence de jardins partagés, l’installation de ruchers dans le bois de Saint-Martin, la mise en lumière des fresques urbaines réalisées avec les jeunes du secteur témoignent d’un engagement local concret. La priorité donnée à l’innovation urbaine se traduit aussi par l’expérimentation de nouveaux modes d’habiter, alliant performance énergétique et qualité architecturale[3][5].

  • Rénovation thermique de 520 logements sociaux menée par le bailleur Logélia Charente dès 2022 ;
  • Mise en service d’une nouvelle maison de santé pluridisciplinaire en 2023 ;
  • Lancement d’une pépinière d’entreprises innovantes sur le secteur sud du quartier, prévue pour 2025.

À notre sens, Ma Campagne s’impose aujourd’hui comme un laboratoire urbain où se conjuguent adaptabilité, solidarité et ambition. Les défis à relever restent nombreux, mais la dynamique collective, soutenue par les choix publics et l’engagement des habitants, est solide. Le visage du quartier continue de se redessiner et pose les jalons d’un modèle inspirant pour les quartiers en transition à travers la France.

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